Motte castrale et patrimoine historique
La commune de Schœnau est mentionnée pour la première fois au XIIIème, et plus précisément en 1229. A cette époque, le village appartient aux seigneurs de Schœnau qui l’avaient reçu en fief des comptes de Ribeauvillé.
Deux incendies importants marquèrent l’histoire de la commune. Le premier eu lieu en 1357, alors que Schœnau était tenu en fief par la famille Rammstein. Le deuxième, causé par la guerre et l’attaque allemande, se déroula en juin 1940. Ces deux incendies causèrent la destruction de plus de 70% des habitations. Ainsi, les plus anciennes habitations encore existantes aujourd’hui datent du 17ème siècle.
Certains monuments emblématiques, comme la motte castrale, ont su résister au temps et témoignent encore aujourd’hui de la richesse historique de la commune.
La motte castrale de Schoenau
Au Nord du Village, la motte castrale est l’un des derniers vestiges du château médiéval de Schœnau. Element incontournable du patrimoine historique de Schoenau, la motte castrale abritait au Moyen Âge le château de la commune.
Ce site archéologique a une importance capitale dans l'Histoire puisqu'il s'agit d'une des mottes castrales les mieux conservées d'Alsace.
Une motte
Une motte castrale est un remblai de terre artificielle construit à la main. Celle de Schœnau a une forme de ballon érodé et mesure 50 mètres de diamètre et une dizaine de mètres de haut. Elle est l’une des plus hautes de la région. La plateforme à son sommet mesure 18x20 mètres, elle était le support du château médiéval fait de terre et de bois. Le château était composé d’une tour de guet ainsi que d’un logis seigneurial.
La motte était composée d’une butte principale et de deux cours adjacentes surélevées. Un fossé rempli d’eau entourait le tout. Le village s’est développé autour de la bassecour et des cours seigneuriales. Les mottes castrales sont généralement construites proches d’un cours d’eau, celle de Schœnau est située non loin du ruisseau du Muehlbach, au lieu-dit de Schlossrain.
Son histoire
Evoquée pour la première fois en 1333, la motte castrale aurait été construite entre 1220 et 1230 par le seigneur de Schœnau. Le château fut ruiné puis reconstruit en 1389 ainsi qu’en 1444. Il est détruit de façon définitive en 1497. Des tessons médiévaux et de la céramique, datant du XIIème siècle, ont été retrouvés à cet emplacement, signes de l’ancienneté de ce monument emblématique.
L'histoire de la motte castrale de Schoenau a été retracée dans de nombreux articles.
Grandes dates :
- Le château de la motte castrale est cité pour la première fois en 1333.
- Le château est ruiné en 1380 puis reconstruit.
- Le château est ruiné en 1444, puis reconstruit.
- Le château est détruit de façon définitive en 1494.
La motte castrale en images
Patrimoine historique
Date de construction : à partir de 1998
Dès 1998, les élus du Centre Alsace ainsi que les différents offices du tourisme ont pour projet d'implanter des bornes patrimoniales dans notre région. En s'inspirant des bornes le long de la route romane, le projet vise à jalonner la région au niveau des points remarquables (point de vue, église, fortifications, ...) dans le but d'attirer les touristes et les promeneurs vers les lieux historiques à ne pas manquer.
Ces bornes comportent plusieurs informations, notamment des informations sur le site, mais également des indications vers les prochains éléments remarquables.
Dès octobres 1998, les journaux L'Alsace et DNA évoquent le projet
Date de construction : de 1840 à 1876
Localisation : elle court du nord au sud, sur 6km, tout le long du ban communal, entre forêt et plaine
Les travaux d'endiguement du Rhin ont été initiés en Allemagne entre 1817 et 1876 par l'ingénieur Johan Gottfried TULLA. Ils consistèrent à endiguer le Rhin et à rendre plus rectiligne le lit du fleuve, notamment en coupant de nombreux méandres (les futurs bras morts du Rhin), ceci dans le but de faciliter la navigation et de prévenir les crues.
Le long de la frontière entre la France et le Pays de Bade, les travaux ont commencé en 1840 après qu'un traité en a fixé le cadre juridique le 5 avril 1840. La série de passages percés au travers des méandres du Rhin réduisit la distance fluviale entre Bâle et Bingen de 81 kilomêtres.
La digue des hautes eaux , souvent érigée en limite de la forêt alluviale, protégeait alors les cultures et les habitants des crues dévastatrices à la fin du printemps, lors de la fonte des neiges dans les Alpes, c'est le fameux "Rhin des cerises". Elle faisait l'objet d'une attention particulière et d'un entretien strict tout au long de l'année. Des tours de garde y étaient tenus jour et nuit par les villageois lors des crues. Des pierres et des fascines étaient disposées à certains endroits pour colmater les brèches dans l'urgence.
Cette digue haute de 3 à 4 mêtres est particulièrement bien conservée à Schoenau, avec la présence de différents éléments historiques comme les deux ponts-barrages sur la rivière Muhlbach ainsi que des bornes remarquables. Cet ouvrage permet une circulation aisée, en hauteur,du nord au sud, sur les 6 kilomêtres du ban communal. La digue vous emmènera entre plaine et forêt rhénane, vous donnant de beaux points de vue sur les Vosges, un accès aux bras morts du Rhin et une immersion dans la jungle rhénane!
Localisation : 6 rue de la mairie 67390 Schœnau
L’église Saint Ostwald est un bâtiment de 600 m2.
Grandes dates :
- Schœnau est l’une des filiales religieuses de Saasenheim jusqu’en 1820.
- Le curé catholique de Schœnau est cité dès 1371.
Date de construction : XIXème siècle
Localisation : Vers le Rhin.
Quatre calvaires en grès sont situés aux quatre points cardinaux de la commune.
Grandes dates :
- Schœnau est l’un des filiales religieuses de Saasenheim jusqu’en 1820.
- Le curé catholique de Schœnau est cité dès 1371.
Date de construction : XVIIème siècle
Localisation : 1 rue du château
Cette maison fabriquée en bois et en torchis est emblématique, car elle a résisté à l’incendie qui détruisait la commune en 1940.
Le balcon sur pignon à double arcade a survécu à l’attaque allemande de juin 1940, alors qu’un incendie ravageait toute la ville.
Date de construction : XIIème siècle
Localisation : Rue du moulin
Le moulin a probablement déjà existé au 13ème siècle et était étroitement lié à la Motte Castrale (Schlosrain) située au nord du village. En effet le moulin de Schoenau (Burg mühle) appartenait à la famille des seigneurs de Schoenau (Von zu schönau). Il était le dernier des quatre moulins placés sur la rivière Mülbach, qui prend sa source près d’Artzenheim.
Les seigneurs de Schoenau, le détenaient en fief sous la domination des seigneurs de Ribeaupierre de Ribeauvillé. Ils détenaient également les deux villages de Saasenheim et de Schoenau. Un acte notarié stipule que le seigneur François Ignace Von Schönau transmis par bail emphytéotique le moulin à un certain Jean Caspard ALBRECHT en 1732.
« Dans le moulin il y avait une batteuse à céréales. La dîme était aussitôt prélevée, les grains étaient stockés dans un bassin qu’il fallait souvent vider. Ce moulin était aussi équipé de quatre polysteins qui servaient à transformer le chanvre, qui macérait dans les chanvrières au sud du village à côté du Mülbach. » Beaucoup d’entre nous ont encore connu ces trous d’eau carrés qui furent malheureusement comblés lors du remembrement entre 1975 et 1980.
SIGWALT Louis, le propriétaire du moulin, né en 1873, y avait aussi installé une scierie et se mit à produire de l’électricité au moulin d’Artolsheim. Cela fonctionna bien, mais pas longtemps car les fondations étaient trop faibles, le tirant d’eau commença à creuser et il fallut arrêter la production.
Selon les dires, le moulin de Schoenau aurait brûlé au début du 18ème siècle et fut reconstruit tel que représenté. La plupart d’entre nous n’ont pas connu ce moulin là car il fut détruit lors de l’invasion allemande en 1939.
« Les militaires du 42ème RIF qui tenaient la ligne de défense ont farouchement résisté, c’est pourquoi le village fut bombardé par des obus incendiaires. 60 % du village fut détruit avec le moulin. Il ne resta que désolation. L’époux de la meunière d’alors (Béatrice SIGWALT), un certain André GROSJEAN (de la famille des fromageries GROSJEAN) qui venait du département du Jura, dû fuir le village pour éviter d’être emprisonné ».
Tel qu’il existe encore aujourd’hui, le moulin fut reconstruit sur dommage de guerre en 1947 par l’entreprise MENSBURGER de Sélestat. M. CONTET Auguste, second époux de Béatrice SIGWALT fit fonctionner le moulin jusqu’en 1969 avec l’aide de FEHLMANN Charles de Sundhouse.
“Dans ma jeunesse, dans les années 1957, je me rappelle bien que les agriculteurs du village et ceux des villages voisins, venaient par le Mülweg (la rue du moulin), actuelle rue du canal d’alsace, avec leurs attelages, chevaux et carrioles en bois chargés de sacs en toile de jute, renfermant blé et autres céréales, pour faire moudre leur grain. Ils repartaient avec leur farine afin de faire du pain et avec du son pour le bétail.”
Le moulin fut ensuite racheté par un privé qui y aménagea deux logements, puis racheté par la commune de Schoenau en 2002, et transformé en sept logements.
(Informations et extraits de textes transmis gracieusement par M. René KOEBEL)
Schœnau possédait auparavant 4 moulins, le moulin Sigwalt est le dernier à exister encore aujourd’hui. Les moulins de Schœnau travaillaient les céréales ou le chanvre.
Grandes dates :
- Incendié en 1945 puis reconstruit.
- Transformé en centrale hydroélectrique en 2015 (voir page "transition énergétique")